Chute d’un grand patron.
Dominique Aguila a fait une chute mortelle. Le vice-président de la multinationale Énergies du monde – toute ressemblance avec un groupe existant est bien sûr fortuite – a été poussé depuis la terrasse de son bureau, au sommet d’une tour de la Défense… Avec « Les Morts sont sans défense », Philippe Stierlin prouve encore, s’il le fallait, que le roman noir n’est pas un genre mineur et qu’intrigue policière et littérature peuvent faire bon ménage. Ses mots choisis avec précision cisèlent finement ses personnages et les paysages dans lesquels ils évoluent. Connaisseur du monde de l’entreprise, l’auteur en livre une critique acerbe non dénuée d’humour. Si le capitalisme et l’injustice sont dans sa ligne de mire, il nous raconte aussi une quête. « Les Morts sont sans défense » est le récit d’un voyage vers une île paradisiaque qui se dérobe à chaque fois qu’on croit y accoster.
À le lire, on se convainc que Philippe Stierlin n’est pas de ceux que cela décourage et qui renoncent à chercher.
Pierre-Henri Lab
phlab@humadimanche.fr
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